Discrédit bancaire

Discrédit bancaire

Bien malin qui peut aujourd’hui nous dire le rôle exact que jouent les banques dans la crise actuelle. Les banquiers jurent leurs grands dieux qu’ils n’ont pas fermé les robinets. Ce serait scier la branche sur laquelle nous sommes assis, clamentils en choeur. Cela paraît crédible : les banques vivent des remboursements des prêts qu’elles ont accordés, qui leur garantissent la liquidité dont elles ont besoin… Il faut donc qu’elles aient prêté un jour. Mais d’un autre côté, les patrons de PME sont tous à peu près aussi unanimes pour dire que les banques ne font pas preuve d’une vraie solidarité… Non seulement elles étudieraient plus que scupuleusement les dossiers de demandes de prêts, mais en plus elles ne feraient plus preuve d’aucune souplesse, par exemple sur les autorisations de découvert. Ce qui place nombre d’entreprises, celles qui attendent par exemple des règlements en retard, dans une situation très délicate. Un vrai dialogue de sourds donc. Une seule chose est certaine : la crise a jeté le discrédit sur les financiers et les chefs d’entreprise. Le communisme est mort, mais la figure du patron qui s’enrichit sur le dos des pauvres salariés a la vie dure. Les porteparole régionaux du Medef et de la CGPME ont beau marteler que leur situation n’a rien à voir avec celle des quelques patrons du Cac 40 qui s’interrogent sur la possibilité de toucher des stock options et des parachutes dorés, l’opinion publique est durablement convaincue qu’on s’enrichit sur son dos. Et c’est inquiétant car nos économies reposent sur le principe de la confiance.Une sorte de contrat social, qui garantit tout à la fois la paix et la croissance économique. Une fois qu’on aura donc rééquilibré les comptes, que les banques auront reconstitué leurs fonds propres et qu’on aura pris des engagements moraux pour ne plus que ça recommence, il faudra convaincre les citoyensconsommateurs. Vous êtes sûrs qu’elle finira cette année, cette maudite crise ?Patrice Bouillot